Joie puis déception pour Yan à Darmstadt | Interview

24 novembre 2019

Chaque année, le dernier cross de sélection, retenu par Swiss-Athletics, qui permet de se montrer en vue d’une sélection aux championnats d’Europe de la discipline a lieu, non pas en Suisse, mais à Darmstadt en Allemagne. Notre "crossman" international, Yan Volery, s’y est donc bien évidemment rendu, bien décidé à obtenir sa sélection.

 

Yan, quel a été ton quotidien les quelques jours avant ta course ? Comment aborde-t-on un voyage de quelques 450km la veille d’une course importante comme celle-ci ?

"Je mets en avant la récupération et essaye d’avoir minimum 8h de sommeil par nuit la semaine précédant la course. Ensuite, je mange plus de pâtes et de riz, ou autres produits complets afin de faire le plein d’hydrates de carbone, ceci afin d’éviter un «coup de mou » sur ces 9km de cross. Les entraînements sont plus tranquilles, pour arriver en pleine forme le jour J et 2 jours avant la course je me permets un jour de pause. Pour ce qui est du voyage, j’ai fait en sorte de ne pas être stressé et de pouvoir être tranquille pendant celui-ci, alors je m’y suis rendu en train et tout s’est passé à merveille."

 

Pourquoi un cross en Allemagne ? La concurrence y est-elle plus relevée ?

"Ce cross faisait office de course de sélection principale pour les championnats d’Europe de cross. La fédération suisse décide de s’y rendre afin de pouvoir se mesurer aux Allemands, qui sont en général bien classés lors des Europes. La concurrence y est assez relevée, le 1er Allemand finit 2e de la course et il n’était rien de moins que vice-champion d’Europe en U23 en cross l’année dernière. Il y avait aussi Timo Benitz (3:34.87 sur 1500m) ou encore plusieurs coureurs entre 13min40 et 14min 30 sur 5000m. Et il est très intéressant de se mesurer à une forte concurrence à l’approche d’une grande échéance, cela nous situe assez bien."

 

Tu réalises une bonne course au vu de ton résultat, en terminant 2ème suisse (élite et U23 confondu) et 21ème d’une course relevée dans un temps de 30’06’’ pour 9km de terrain. Es-tu satisfait de ce résultat ? Comment analyses-tu ta course ?

"Oui j’en étais assez content, c’est une des premières fois où j’arrivais à gérer mon effort correctement sur une autant longue distance. Avec mon coéquipier Suisse Bjarne Kölle (1er Suisse) nous avons été très réguliers, il a été capable de plus accélérer sur la fin pour creuser un écart de 6 secondes. Sinon notre course a été assez intelligente, nous remontions constamment dans le classement tour après tour et au final, on finit assez loin des 2 meilleures allemands U23 qui étaient au-dessus du lot, mais à distance raisonnable du 3 au 6e allemand U23."

 

La dernière course de sélection est une course à double enjeux, la course en elle-même et l’annonce des sélectionné(e)s… Comment as-tu géré la pression ? Est-elle dédoublée ?

"J’étais vraiment impatient, j’ai fait un gros entraînement le matin même à 7h pour évacuer le stress et me changer les idées: 19,5km en 1h20 à jeun sur le tapis de course au fitness de l’Uni."

 

Quand as-tu appris ta non-sélection ? Comment as-tu réagi ?

"J’étais déçu sur le moment, puis lorsque j’ai vu qui ils ont sélectionné chez les hommes et chez les U23 je n’ai pas compris. Je suis obligé d’accepter leur choix, c’est la vie, comme on dit. Il s’en est suivi un bon nombre de téléphones et de messages pour tenter de comprendre cette séléction, on y est pas tout à fait parvenu… Je suis donc retourné me défouler sur le tapis de course avec un sympathique fartlek."

 

Quelle va être la suite pour toi ? Cela change ta préparation hivernale ?

"Ma prochaine course va être la course en ville à Sion mi-décembre, ensuite je vais continuer à m’entraîner, mais je ne vais probablement pas recourir en compétition avant mi-février, car je serai en période d’examens. Mon prochain grand objectif est les championnats suisses de cross (long ou court… ou peut-être les deux, qui sait) à Farvagny."